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La vie débordée

Tandis que je cherche scrute et examine

Le fond des choses  la hauteur des lieux

Que la direction à suivre parfois m’échappe

Et que déjà baisse le jour qui fuit…

Là-bas outremer

Des grappes d’humains en dérive…

Ont fui la guerre

Dans de frêles esquifs

Tant furent noyés dans l’océan

Les enfants les premiers

Jouant leur vie

Pris dans ces flots puissants

Briseurs de vie

Ils abordèrent enfin

Échoués aux portes

Des pays riches et réticents

Comme le nôtre

Que faire alors pour mes frères et soeurs

Réfugiés

Qui ont quitté l’infernal

L’intolérable?

Qui ont vu le cormoran

Perché sur un piquet

Déployer et sécher ses ailes

Trempées

Au sortir de la mer…

Parcourant

L’Europe lentement à pied

Poussant jusqu’ aux chemins du futur

Ils portent haut la dignité

Fuyant l’horreur la destruction

En quête de pain frais

Et d’accueil….

Ami réchauffe-toi le cœur

Partage un peu

Ton énorme courage au quotidien

Pour survivre en Syrie

Tout quitter te déraciner

Enfin immigrer en terre étrangère…

J’ai peur de me plaindre

Quand ici j’affronte

La charge légère du jour

Ah… sortir du creux…

Éviter la brûlure de l’ortie

L’entaille dans la chair

Murmurant des prénoms

Je scrute ces visages

Fraîchement arrivés ici

Ces familles ces jeunes

Curieux et impatients…

Des rires d’enfants

Fusent heureux

Déjà chez eux

Dans l’air froid du nord….

Cécile Comblen

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Tristesse des attaques

Tristesse des attaques …

À l’écoute des nouvelles

L’artiste sent des inconforts

Tristesses de tous acabits

Venues d’ailleurs

Les réjouissances nationales

Du quatorze juillet

Dans le sud de la France

Ont mal tourné

Ces enfants ont vécu l’horreur

Petites vies innocentes

Disparues dans le carnage

D’un camion fou fonçant

Dans la foule

Pères et mères affolés

Couraient dans la rue…..

La fête abrégée

S’acheva

En chaos larmes

Et chagrins à vie…

 

À Bruxelles le vingt et un juillet

On avait craint des bombes

Le courage est sorti

Les temps étaient moins

À l’insouciance

Ou à la fête

Qui dérangeait d’autres

Sans enfant qui vengaient

Leur Histoire blessée

Pourquoi la vie exige-t-elle tant …?

Et combien l’âme soupire sans fin….

Pourtant l’être humain

Gardera toujours goût au voyage

En solitaire ou en groupe

Pour la joie de parcourir le globe….

Cécile Comblen /26.08.2016

 

Désespérance/l’espoir malgré tout

Brume à l’intérieur de l’être

Les étoiles dispersées

Des rêves nocturnes

Gisent à mes  pieds

Ici le bonheur  la couleur

Saisissent la main et le cœur

 

Alors je songe au passé

Au temps des guerres

Des pluies de bombes allemandes

Tombaient sur le pays natal,

Près des ponts de Liège

Détruisant lourdement

Tuant les enfants des voisins

Ensevelis

La famille se réfugiait dans la cave

 

Mais aujourd’hui

La guerre a changé de visage

Surgissant à Bruxelles

à  l’aéroport Dans le métro

broyant des êtres innocents

Devenus lambeaux de chair

Trois hommes dépourvus

De sens et d’enfants

Humiliés manipulés sûrement

Explosèrent leurs charges

Broyant d’innocentes vies…

Pourquoi ce matin lugubre

D’abord si clair et léger

s’embruma-t-il alors?

Le labeur quotidien s’alourdit

Passèrent des jours de longue douleur

Creusant ses sillons

Dans la patience du temps

Peur et  ignorance avaient rétréci

Le champ des débats

plus rien à ajouter

les paris furent clos

La vigilance ferma sa lourde porte

 

Enfin le jour s’étira

En ombres violettes

Sous des platanes

la nuit venue

On vit

Les lumières de la ville

S’éteindre une à une

L’oreille aux aguets perçut

Des pleurs d’ enfants

Restés éveillés

des innocents disparus

Gémissaient

Ils se lamentent encore

Entends-tu leur complainte?

 

Enfin revint  le printemps

Tant espéré

Chanter il le faut

Car Sinon qui remplira de joie

L’espace sonore

Hormis les trilles d’ oiseaux

Et les bonheurs d’enfance?

Les visages se décrispent

Les sourires des enfants

flottent à nouveau

Dans l’air tiédi

Des explosions de couleurs

S’ éclatent sur la toile

De l’artiste

Criant notre besoin collectif

De folie et de légèreté

 

mis à jour 09.04.2017

 

 

Rêverie

Rêverie

L’air doux du matin souffle

Tel un bonheur dans la main

Furtif et si présent

L’oiseau est entré dans la maison

A dormi au bord de la fenêtre

Sous le toit

Puis a disparu au petit matin

 

Maintenant

La mer recommencée

Défie calculs, défaitismes

Pronostics de toutes sortes

Son énergie emporte soudainement

Mes hésitations multiples

L’espoir renaît

Du vent léger

Caressant la baie

 

Plus loin sur la plage

Des chagrins se sont enfin assis

En rangs d’oignon

Attendant de témoigner

Mais personne ne les avait convoqués…

Impatients, ils ont quitté un à un

Les lieux

 

Ici

L’œil appelle le savoir

Invoqué par la beauté

Qui imprègne ce lieu

Des étrangetés brûlent

Les paupières de l’artiste

Poussent à l’éclatement

Des couleurs

 

Le visage détendu

S’émeut

Du balancement des palmes

Des bateaux de pêche

Glissant par saccades sur l’eau

Tôt le matin

 

Alors des océans de rêveries

Remplissent mon être….

Infiniment

 

Cécile Comblen

1.03.2016