Brume à l’intérieur de l’être
Les étoiles dispersées
Des rêves nocturnes
Gisent à mes pieds
Ici le bonheur la couleur
Saisissent la main et le cœur
Alors je songe au passé
Au temps des guerres
Des pluies de bombes allemandes
Tombaient sur le pays natal,
Près des ponts de Liège
Détruisant lourdement
Tuant les enfants des voisins
Ensevelis
La famille se réfugiait dans la cave
Mais aujourd’hui
La guerre a changé de visage
Surgissant à Bruxelles
à l’aéroport Dans le métro
broyant des êtres innocents
Devenus lambeaux de chair
Trois hommes dépourvus
De sens et d’enfants
Humiliés manipulés sûrement
Explosèrent leurs charges
Broyant d’innocentes vies…
Pourquoi ce matin lugubre
D’abord si clair et léger
s’embruma-t-il alors?
Le labeur quotidien s’alourdit
Passèrent des jours de longue douleur
Creusant ses sillons
Dans la patience du temps
Peur et ignorance avaient rétréci
Le champ des débats
plus rien à ajouter
les paris furent clos
La vigilance ferma sa lourde porte
Enfin le jour s’étira
En ombres violettes
Sous des platanes
la nuit venue
On vit
Les lumières de la ville
S’éteindre une à une
L’oreille aux aguets perçut
Des pleurs d’ enfants
Restés éveillés
des innocents disparus
Gémissaient
Ils se lamentent encore
Entends-tu leur complainte?
Enfin revint le printemps
Tant espéré
Chanter il le faut
Car Sinon qui remplira de joie
L’espace sonore
Hormis les trilles d’ oiseaux
Et les bonheurs d’enfance?
Les visages se décrispent
Les sourires des enfants
flottent à nouveau
Dans l’air tiédi
Des explosions de couleurs
S’ éclatent sur la toile
De l’artiste
Criant notre besoin collectif
De folie et de légèreté
mis à jour 09.04.2017