Espace marin, Pointe-St-Pierre, Gaspésie

Lieu de passage, de rite

Portail d’initiation à l’au-delà

Terre à  la lente chaleur, à l’eau glacée….

J’aspire ici au don de l’oubli

 

Lieu de pélérinage, de dévotion

De l’aimante attention à la vie

Alcôve du respect de ton silence….

Mon regard caresse les violets bleus irisés de la mer

Les oranges incadescents et fugitifs du ciel

 

Ici les mouvements du vent de l’âme rythment nos peintures

Ordonnant la présence intime à soi-même.

Au-dessus de bruissements des herbes hautes,

Des cris aigus  d’oiseaux marquent le ciel…

J’aspire ici au don de la paix

 

Attentive au balancement d’ailes du goëland

Aux vêtements qui claquent sur la corde à linge

Ici est le Lieu du pouvoir:

Celui du vent  qui gronde dehors

Jusqu’au souffle intérieur, énergie toujours vivante

Du magma je sortirai guidée et purifiée

Cécile Comblen  (lu le 3.08.2014 à « Vivement Poésie »)

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Désespérance/l’espoir malgré tout

Brume à l’intérieur de l’être

Les étoiles dispersées

Des rêves nocturnes

Gisent à mes  pieds

Ici le bonheur  la couleur

Saisissent la main et le cœur

 

Alors je songe au passé

Au temps des guerres

Des pluies de bombes allemandes

Tombaient sur le pays natal,

Près des ponts de Liège

Détruisant lourdement

Tuant les enfants des voisins

Ensevelis

La famille se réfugiait dans la cave

 

Mais aujourd’hui

La guerre a changé de visage

Surgissant à Bruxelles

à  l’aéroport Dans le métro

broyant des êtres innocents

Devenus lambeaux de chair

Trois hommes dépourvus

De sens et d’enfants

Humiliés manipulés sûrement

Explosèrent leurs charges

Broyant d’innocentes vies…

Pourquoi ce matin lugubre

D’abord si clair et léger

s’embruma-t-il alors?

Le labeur quotidien s’alourdit

Passèrent des jours de longue douleur

Creusant ses sillons

Dans la patience du temps

Peur et  ignorance avaient rétréci

Le champ des débats

plus rien à ajouter

les paris furent clos

La vigilance ferma sa lourde porte

 

Enfin le jour s’étira

En ombres violettes

Sous des platanes

la nuit venue

On vit

Les lumières de la ville

S’éteindre une à une

L’oreille aux aguets perçut

Des pleurs d’ enfants

Restés éveillés

des innocents disparus

Gémissaient

Ils se lamentent encore

Entends-tu leur complainte?

 

Enfin revint  le printemps

Tant espéré

Chanter il le faut

Car Sinon qui remplira de joie

L’espace sonore

Hormis les trilles d’ oiseaux

Et les bonheurs d’enfance?

Les visages se décrispent

Les sourires des enfants

flottent à nouveau

Dans l’air tiédi

Des explosions de couleurs

S’ éclatent sur la toile

De l’artiste

Criant notre besoin collectif

De folie et de légèreté

 

mis à jour 09.04.2017